6 juin 2025
En finir avec le déclinisme
Tout le monde a entendu parler du déclin.
C’est un terme utilisé pour décrire quelque chose qui diminue, qui s’efface.
Comme le déclin du jour.
Le mot est aussi devenu un concept, une démarche d’analyse : le déclinisme.
Cette idée connaît un destin particulier aux États-Unis et en France, et se répand ailleurs sous diverses formes.
L’adepte du déclinisme estime que son monde, sa société, sa civilisation, se dégrade inévitablement.
Il décrit le passé avec une rétrospection idéale, et considère le présent avec un préjugé négatif. Il se saisit de marqueurs (les mœurs, les violences urbaines, les systèmes sociaux ou les résultats scolaires) pour indiquer la décadence de l’époque actuelle en comparaison d’une époque passée, imaginaire.
Le déclinisme est comparable au complotisme, au bullshitisme, à l’illimitisme ; il s’ajoute à la liste des récits post-religieux qui fleurissent au XXIe siècle (Johann Chapoutot).
Le déclinisme est une manière réductrice d’expliquer le monde. Il emmène ses adeptes dans le biais de confirmation.
Il permet, après avoir déployé ses « analyses », de mieux vendre un programme politique. Par exemple, le slogan de Trump (MAGA) suppose un déclin de l’Amérique et entend faire passer son plan comme une lutte contre lui.
En terre religieuse, le déclinisme connaît aussi ses adeptes.
Des chrétiennes ou chrétiens décrivent l’Église (ou la société) en déclin sur la base de considérations morales ou quantitatives.
Certaines citations bibliques semblent coller à ce point de vue. Par exemple, l’attribution de l’étiquette « Église de Laodicée » a une confession particulière, est une manière de porter un jugement décliniste contre elle.
Je croise cette tendance dans la pratique de la « politique d’Église ». Elle s’invite dans les séances des conseils de paroisses, dans les commissions, dans les synodes, dans les discussions informelles.
Le mot, certes, est peu cité, mais sa force de persuasion est mobilisée.
« Si nos Églises ont moins de membres, c’est à cause de leur déclin moral, ou de leur déclin spirituel. Nous allons disparaître, regardez les chiffres, voyez la montée de l’islam ! ». Etc.
Ces accents déclinistes ont un assez bon écho parmi les protestants, facilement autocritiques. Et, comme il s’agit d’autocritique, cela laisse penser qu’ils sont dans la vérité. Peut-on accuser quelqu’un d’illusion quand il s’accuse ?
Et pourtant le déclinisme a des effets néfastes.
La démobilisation. À force de décrire le déclin et de le déplorer, il se mue en prophétie autoréalisatrice. « Que voulez-vous, on est dans le déclin, pas étonnant que je n’aie rien envie de faire » !
La gesticulation. Le déclinisme crée une espèce d’état d’urgence permanent qui pousse les gens à entreprendre tout ce qui leur passe par la tête : « Balayons tout ; créons des nouveautés ; créons le buzz ; il faut se secouer ! »
La radicalisation. L’exagération négative encourage les velléités autoritaires, les efforts de redressements moraux : « Finies les compromissions, revenons à des valeurs immuables, finie la dilution, revenons à nos forteresses. »
Le déclinisme ne se révèle pas un bon moteur pour le travail en Église. Il crée de l’aigreur, du stress, des conflits, des burn-out.
Il est étranger à la pensée biblique.
Car si la Bible pose un regard critique sur l’humain, elle se réfère à une temporalité hors de l’histoire. Le Paradis, qu’il soit perdu ou retrouvé, ne se situe pas dans le temps linéaire. Il est dans un temps de qualité différente, un « éternel maintenant ».
Pas de déclin ou de redressement moral selon la Bible, mais un chemin à vivre entre une réalité ambivalente et un état nouveau que Dieu rend possible. Les images des évangiles empruntent d’ailleurs aux cycles de la vie et de la nature.
Il dit encore : « Il en est du royaume de Dieu comme quand un homme jette de la semence en terre ; qu'il dorme ou qu'il veille, nuit et jour, la semence germe et croît sans qu'il sache comment. La terre produit d'elle-même, d'abord l'herbe, puis l'épi, puis le grain tout formé dans l'épi ; et, dès que le fruit est mûr, on y met la faucille, car la moisson est là. » Marc 4, 26-29
Pas une question de volonté ou de force du poignet (mon fardeau est léger), mais de cycles de vie. Cela passe par la perte et la retrouvaille (pièce, brebis ou fils perdus et retrouvés dans Luc ; récits de l’Ascension et Pentecôte), le passage de la mort à la vie (si le grain ne meure).
Conclusion : le déclinisme est une analyse simpliste. Il plombe notre vie spirituelle et pousse à un activisme épuisant.
L’héritage biblique ouvre nos yeux sur les cycles de la vie.
L’héritage biblique invite aux semailles et moissons biologiques ; à l’observation de la nature ; à la culture sans stimulateurs artificiels, sans produits phytosanitaires.
Vivre en confiance notre engagement de semeurs et de semeuses. Accepter ce qui est et ce qui advient.
Dans la confiance en ce Dieu qui a le pouvoir de faire croître.
N’oublie pas :
La terre produit d'elle-même, d'abord l'herbe, puis l'épi, puis le grain tout formé dans l'épi.
Pierre-Philippe Blaser
9 mai 2025
Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ?
Nous voici en ce temps des 40 jours avec Jésus ressuscité avant l’Ascension. Je suis interpellé par la manière dont Jésus renoue avec Pierre après son triple reniement. Tout commence par un repas préparé par Jésus et partagé entre tous les disciples. Puis Jésus s’adresse à Pierre et lui rappelle trois événements.
Jésus appelle Pierre par le nom qu’il portait quand ils se sont rencontrés pour la première fois. C’était au même endroit, au bord du lac de Génésareth. Comme si Jésus voulait dire à Pierre : De même que je t’ai accepté au début de notre périple dans le cercle de mes proches, de même aujourd’hui je veux reprendre la route avec toi (Matthieu 4, 18). Il n’y a aucune faute, aucun reniement, aucune trahison que Jésus refuse de pardonner. Son pardon est inconditionnel.
Mais cela ne signifie pas que le passé ne doive être rappelé. Le deuxième rappel, ce sont ses propos présomptueux avant la crucifixion : Si tous t’abandonnent, moi je ne t’abandonnerai pas ! (Matthieu 26, 33). Et puis, le troisième rappel, plus récent celui-là, c’est son triple reniement (Matthieu 26, 69-75) !
Jésus, par les trois m’aimes-tu ?, met en évidence les trois reniements de Pierre, non pas pour enfoncer davantage son disciple, mais pour lui permettre de régler le passé et de reconstruire sa vie sur de nouvelles bases. Jésus ne lui pose aucune condition ; il pardonne vraiment, car son pardon est fondé sur l’amour. C’est l’offensé qui vient au-devant de l’offenseur. La tendance humaine, c’est d’attendre que l’autre fasse le premier pas. Jésus est à l’opposé de cette tendance humaine. C’est le Christ qui vient au-devant de l’homme qui le rejette.
Comme Jésus a pardonné à Pierre et lui a rendu sa dignité de disciple, nous sommes appelé-e-s à faire de même avec ceux et celles qui nous ont fait du mal. Et quand nous sommes sur ce chemin, Jésus nous dit, comme il l’a dit à Pierre : Pais mes brebis ! (Jean 21, 17). Bonne fête de l’Ascension !
Pierre-André Schütz
8 avril 2025
Heureux
En ce temps de la Passion de notre Sauveur, ce chemin vers le cœur de notre foi et de notre espérance, j’aimerais faire écho à la lumineuse méditation de notre diacre Virág Sauter dans le journal de paroisse de mars-avril
Ma chère Virág, tu as éclairé l’éloge de la fragilité par un des messages fondamentaux de Jésus. Les béatitudes, le sermon sur la montagne ! Ces huit paroles pour l’éternité, comme les appelle Gilbert Cesbron ! C’est génial ! Et je me suis demandé alors si l’on pouvait faire un parallèle en cheminant vers Golgotha ! Peut-on là aussi intégrer ce mot, ce sentiment : heureux !
Comme toi je le crois. D’abord en rendant à l’hébreu la traduction de ce mot : Heureux en hébreu signifie : debout et en marche. D’ailleurs André Chouraqui, dans sa traduction du Nouveau Testament dit : En marche !
Heureux : c’est le premier mot des psaumes ! Cela n’a rien d’anodin, car le plus grand désir de Dieu est que nous soyons heureux. C’est pour cela que le Verbe s’est fait chair pour nous faire participer au bonheur trinitaire : « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite ! » (Jean 15, 11).
Mais de quel bonheur s’agit-il ? Je crois que la joie de Dieu est aux antipodes de celle du monde. Les huit béatitudes opèrent un renversement des critères habituels du bonheur.
En effet, le bonheur que nous offre Jésus est une promesse et non un état ! Il est un don spirituel à recevoir ici et maintenant, au cœur même de nos difficultés, de nos épreuves et de nos dénuements. Vous êtes fragiles, pauvres, affamés, affligés, exclus, persécutés ? Debout et en marche mes amis, car ma croix de Golgotha est plantée dans votre vie et je vous rejoins à l’intime de vous-mêmes par la puissance de ma résurrection ! Je fais de l’instant le plus fragile et dramatique de ma vie terrestre la manifestation de ma gloire.
Alors heureux sommes-nous en cheminant avec notre Sauveur sur le chemin de sa Passion ! Il nous ouvre dès à présent au Royaume d’une joie sans pareille avec lui dans la maison du Père ! Pâques bénies !
Pierre-André Schütz
19 mars 2025
Sauveteur et Sauveur
Deux missions complémentaires !
Quelle magnifique saison d’hiver cette année ! Pour les sportifs et pour les stations, c’est le rêve ! Mais hélas, quand il y a beaucoup de monde, le risque d’accidents est plus grand aussi.
La REGA a effectué plus de 300 sorties jusqu’à présent, et la saison n’est pas encore terminée. Bravo aux médecins, aux pilotes, aux guides pour leur passion et leur disponibilité à être des sauveteurs ! Ils réussissent effectivement à secourir, transporter jusqu’aux lieux de soins et accompagner avec humanité et compétence les blessés et les accidentés. Ils sont des sauveteurs efficaces, bravo !
Mais il arrive aussi qu’ils arrivent quand la personne est malheureusement décédée de ses blessures ou étouffée par les neiges d’une avalanche meurtrière. Ils restent des sauveteurs car ils amènent le corps à bon port pour être accompagné dignement par les familles jusqu’à leur dernière demeure, comme on dit.
Sauveteurs, oui, mais ils ne peuvent malgré tout pas dire comme Jésus : tout humain qui fera appel au Seigneur Jésus sera sauvé !
Il reste donc une immense différence entre le pouvoir des sauveteurs et celui du Sauveur !
Le Sauveur Jésus-Christ reste toujours à la hauteur de la situation, et il l’a prouvé par sa victoire sur la mort. Jésus Christ ressuscité sauve parfaitement car il est Seigneur.
Malgré le brouillard, l’absence de balise de détresse ou l’impossibilité d’approcher le blessé, Notre Seigneur est présent partout à la fois et n’est pas soumis aux impératifs du temps. Un cœur sincère, une foi vivante, l’humilité de l’appeler au secours, et il est là, au cœur de votre cœur et de votre détresse ! Et cela pour vous enrichir de la vie après la vie.
Je suis heureux de cette promesse et de cette bonne nouvelle de notre Sauveur pour tous les humains ! Et je continue à honorer les sauveteurs et à prier pour qu’ils arrivent à temps dans tellement de situations ! Bon ski !
Pierre-André Schütz
14 février 2025
La Saint-Valentin
N’oubliez pas le 14 février Messieurs !
Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais j’ai l’impression que la Saint-Valentin, ça se voit partout ! Qu’il n’est pas un commerce, si gros ou si petit soit-il, qui ne se soit mis à l’heure de la Saint-Valentin.
Voyez plutôt :
Un petit cœur pour le réfrigérateur, avec aimant pour tenir la liste des commissions
Une minuterie Saint-Valentin
La petite souris qui apporte délicatement un petit cœur … à placer tout près de son oreiller
Le porte-natel Saint-Valentin
La tasse Saint-Valentin
La Saint-Valentin, peut-être que cela se voit si bien parce que cette fête a son logo ! Un CŒUR rose (ou rouge), c’est simple et c’est efficace ! Cela peut se mettre pratiquement partout pour se rappeler que l’on est aimé. Et mieux vaut ne pas oublier la fête sinon ça fait désordre. Messieurs, sachez que si vous avez oublié la Saint-Valentin vous n’avez plus qu’une solution c’est de plaider coupable !
Peut-être faut-il rappeler en quelques mots qui était Valentin.
Valentin habitait à Rome à la fin du IIIe siècle, une époque où le christianisme n’était pas encore une religion « légale ».
Rome était gouvernée par un empereur nommé Claude II – pas Claude I celui qui a été empoisonné par Agrippine – mais Claude II qui n’a régné que 2 ans – de 268 à 270 et dont je me demande parfois si on en parlerait encore (mis à part les professeurs de latin et d’histoire) s’il n’avait pas fait mourir Valentin.
Claude II était un militaire. Il voulait avoir une grande armée pour repousser définitivement les barbares vers le nord. Et il y a réussi partiellement.
Mais ce n’est pas parce qu’on est militaire qu’on est pas capable de réfléchir. Et pendant ses campagnes, Claude II réfléchit. Il se demande notamment pourquoi certains de ses soldats ont moins de cœur à l’ouvrage et hésitent avant de se précipiter au cœur de la bataille. Et à force de réfléchir, il trouve la réponse, Claude ! Les hommes les plus timides dans les batailles sont les hommes mariés !
Claude est un homme pratique, il se dit : « Supprimons le mariage. Nous serons plus efficaces sur le terrain ». Et il le fait.
Mais le prêtre Valentin ne l’entendait pas de cette oreille et malgré l’ordre de l’empereur, il continue à inciter les jeunes gens à se marier et à bénir leurs mariages. Jusqu’au jour où Claude II a commencé à en avoir assez, alors une nuit, il fait arrêter Valentin et le fait décapiter.
Quand on vit dans la clandestinité, quand on célèbre des cultes dans la clandestinité, on va à l’essentiel. On ne perd pas son temps au vernis. Et je suis sûr que Valentin lisait à ses jeunes mariés – comme nous le faisons souvent à la Saint Valentin et aussi aux mariages - le fameux chapitre 13 de la lettre aux Corinthiens. Dans ce chapitre, tout est essentiel, mais il y a peut-être une phrase qui l’est encore plus que les autres, c’est : « l’amour pardonne tout ».
Je vous propose donc, non pas de bazarder la Saint-Valentin, mais de l’habiter autrement. Avec des valeurs qui nous font vivre : la fidélité, le pardon, le respect, la tendresse !
Gilbert Cesbron a dit : « Il ne faut pas que l’amour vieillisse comme un mur qui se lézarde mais comme un arbre qui s’enracine ! »
Et je conclus par une sagesse de chez nous. Un nouvel habitant de Saint-Luc, en Valais, enlevait tous les cailloux dans la terre de son jardin. Alors un vieux sage, Cyprien, lui a dit : « N’enlevez pas les cailloux de votre jardin, car ici, chez nous, les cailloux ce sont des soleils ! »
Oui, mes amis, les conflits peuvent être des soleils dans la croissance de votre amour !
Pierre-André Schütz
15 janvier 2025
La paix et la joie
En ce début d’année il est fructueux de se poser la question de mes activités, de mes passions, de mes loisirs. Au fond qu’est-ce qui, dans mon quotidien me donne la paix et la joie ?
Si je prends comme exemple la question des plaisirs de la vie. Ils sont multiples. On pense au plaisir sexuel, à celui de manger un plat raffiné en buvant du bon vin ; mais peut-être aussi la satisfaction d’une réussite professionnelle ou sociale. Le plaisir d’avoir du temps pour ceux que l’on aime, la famille, les amis.
Certains plaisirs sont porteurs de vie, d’autres de mort. Les excès peuvent transformer les plaisirs en situations de problèmes et de tristesse. La Bible n’est pas contre les plaisirs et la joie de vivre. Elle nous parle d’amitié, d’amour, de prospérité de partage. Elle nous alerte contre des plaisirs qui ne sont pas porteurs de vie. Pour cela je suis invité à m’écouter pour savoir si une action et un choix suscite en moi de la joie et de la paix ou, au contraire, si elle laisse en moi de l’angoisse et un goût amer.
Ce qui est passionnant avec la vie chrétienne, c’est que je suis toujours appelé à m’interroger sur la motivation de mon comportement. Je suis sans cesse invité par notre ami Jésus à orienter ma vie en direction de l’essentiel et à me poser les questions de l’amour, de la gratitude, du partage, de la joie et de la paix. Se poser ces questions est une bonne façon de donner du sens, du sel et de la lumière à mes journées. C’est une bonne façon de faire de 2025 une année de grâce ! Oui mes amis, l’amour gagne toujours !
Pierre-André Schütz
3 janvier 2025
Tous mes bons vœux …
Tous mes bons vœux … C’est quoi des bons vœux ?
La santé ? Ah la santé, c’est l’essentiel, pour le reste on fait avec … mais la santé ! Vraiment ? Vous êtes sûr que c’est l’essentiel ? Mais est-ce que cela suffit, est-ce que c’est vraiment l’essentiel ? Important oui, mais l’essentiel c’est autre chose !
Vous voyez, pas si facile de souhaiter des bons vœux !
La gloire de Dieu c’est l’homme debout ! C’est Saint-Augustin qui le dit.
Chez les juifs la définition du bonheur c’est « debout et en marche » ; Jésus a dit : Je vous dis toutes ces choses pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite ! Pourquoi cela ne serait-il pas un magnifique vœu de Nouvel-An ?
En réfléchissant à ce message j’ai découvert que Jésus, quand il a pris la parole en public pour la première fois, il avait 30 ans, c’était pour nous offrir des bons vœux de nouvelle année ! C’était à Nazareth, dans la synagogue où il lisait le livre d’Esaïe qui disait : Je vous annonce une année de grâce, une bonne année de la part du Seigneur ! Incroyable non ?
Il arrive que l’on soit sévère pour les vœux de nouvelle année. On raille leur inefficacité, quand on n’y dénonce pas une survivance du paganisme ! Je ne partage pas du tout ce sentiment. Pourquoi serait-il plus ridicule ou plus répréhensible de souhaiter une bonne année que de souhaiter bon appétit, bonne nuit ou bon voyage ? Nous savons bien que cela ne fera pas marcher le train plus vite, mais cela ne le fera pas dérailler non plus ! N’est-il pas légitime de désirer pour ceux que l’on aime des heures, des journées, des années bienfaisantes, et n’est-ce pas légitime de le leur dire ? Même si cela ne doit rien changer, l’affection ainsi exprimée apporte une douceur qui manque si souvent parmi les humains et qui, comme un rayon de soleil, sans changer aucune des choses, pourtant les transfigure et les illumine toutes. C’est en effet la noblesse et la grandeur de l’homme de s’encourager à mieux vivre, et même simplement de s’encourager à vivre.
Alors bonne année et que Jésus nous accompagne dans nos vies !
Pierre-André Schütz
15 décembre 2024
MARIE
En ce temps de Noël, j’ai envie de vous parler de ma grande sœur dans la foi ! Je ne vais pas vous parler de la Mère de Dieu (theotokos) mais de la maman de Jésus. Nous avons souvent une manière trop « protestante » de l’intégrer dans les modèles de notre foi. Par prudence et par peur de la « mariolâtrie » nous oublions qu’elle a été la maman de notre Seigneur et la seule, avec le Père bien-sûr, à avoir accompagné Jésus durant tout son périple terrestre, de la conception à l’Ascension. Elle fait partie de la communion des Saints et de celles et ceux que nous invoquons à la Sainte Cène en disant : Avec les anges et les Saints et avec tous ceux qui nous ont précédés dans la foi, nous proclamons Saint, Saint, Saint est le Seigneur ! Marie est aussi le première chrétienne de l’Humanité !
J’aimerai enrichir pour vous le portrait de Marie à travers une image que j’ai découverte avec fascination en Israël, lors de l’un de mes voyages là-bas avec l’équipe de Thomas Roberts et des montées à Jérusalem. Avec une collègue nous avons eu le privilège d’animer une étude biblique dans un monastère à Kyriat-Jearïm, la colline où l’arche de l’alliance avait reposé avant que David ne la ramène à Jérusalem. Le monastère qui nous a reçu s’appelle : Marie, arche de la nouvelle alliance !
Alors rappelons-nous ce que contenait l’arche du temps de Moïse : trois choses !
1.Les 10 Paroles de Vie gravées sur la pierre par Dieu lui-même au mont Sinaï. Dans le prologue de l’Évangile de Jean il est dit : La parole a été faite chair et elle a habité parmi nous pleine de grâce et de vérité !
2.Un vase contenant de la manne, pain de vie venant du ciel pour nourrir son peuple. Jésus dira de lui-même : Je suis le pain de vie descendu du ciel pour que tous soient sauvés ! (Jean, 6)
3.Le bâton d’Aaron qui avait fleuri pour manifester que lui seul possédait le sacerdoce légitime. Jésus dira : Nul ne vient au Père que par moi ! (Jean 14, 6).
Oui mes amis, Marie est l’arche de la nouvelle alliance !
Marie, jeune fille de 16 à 18 ans, la maman de Jésus, la bienheureuse qui a chanté pour nous le Magnificat
Marie de Nazareth, graciée, gracieuse dont la foi et un exemple pour nous : Qu’il me soit fait selon ta volonté !
Marie mieux que notre mère : pour toujours notre grande sœur dans la foi !
Joyeux Noël !
Pierre-André Schütz